dimanche 9 janvier 2011

NICOLE BOUABRE (Ex MANNEQUIN § STYLISTE)


POURQUOI JE N'AI PAS REUSSI AUX USA



Reconvertie au stylisme, Nicole Bouabré parle de sa nouvelle passion et jette un regard sur le monde de la couture en Côte d’Ivoire.








Nicole Bouabré, hier mannequin, aujourd'hui styliste. Cette reconversion était-elle prévisible ?
Oui. Je le pense. Parce que Nicole adore s'habiller et il était évident qu'un jour, elle s'investisse dans la mode.


Comme Louisette Cadic, tu aurais pu ouvrir une agence de mannequinat?
Attends, pourquoi les gens veulent toujours qu'un ancien mannequin se reconvertisse en directrice d'agence…Il n'y a pas que cela dans le milieu de la mode. Alors que je devienne l'un ou l'autre, ce n'est pas ce qui compte. C'est plutôt ce qui me va le mieux qui est primordial.


Tu as sorti une collection. Depuis, quels sont tes premiers résultats ?
Ils sont déjà très bons. Car je constate que les gens l'ont bien accueillie. Ça défile régulièrement à la boutique et je crois que ça va.


Tu penses avoir de la chance pour te faire une place auprès de ceux qui ont été autrefois tes patrons ?
En ce qui me concerne, je ne suis en concurrence avec personne. Moi, je veux apporter quelque chose à ce que les autres ont déjà fait. Et puis, je pense que le fait qu'ils aient un de leur mannequin auprès d'eux suscitera leur fierté. Je prends l'exemple d'Etienne Marcel et de Pathé' O qui m'ont déjà donné des conseils. J'attends d'approcher Angybell et tous les autres pour leur aide. Je ne crois pas que ça puisse poser un problème.


Le milieu de la mode est en régression, ces dernières années avec les grands défilés qui se font rares.
Nicole ne fait que créer. Les défilés, s'ils se font rares, c'est sûrement pour cause d'instabilité politique. Mais sincèrement, je ne pense pas que j'apporterai quelque chose à ce niveau. Parce que mes tenues sont très classiques, ce sont des tailleurs qui ne nécessitent pas forcément des défilés. Un défilé l'année est assez suffisant.


Et ce sera pour quand, ce défilé ?
Au moment précis, vous le saurez. (Rire)


Pour concevoir une collection, comment t'y prends-tu ?
Je précise que j'en suis à ma deuxième collection. Les premières ont été faites en Italie et les toutes dernières, au Japon par des couturiers de marque. D'abord, j'achète les tissus ici pour les évacuer vers les pays tout en imposant mes modèles. Et après, on les vend ici, sous ma griffe.


Et pour un début, c'est quand même étonnant de rouler déjà dans une grosse voiture et de multiplier les espaces publicitaires…
(Rire) Oh ! Je me débrouille comme tout le monde. Quand on décide d'investir, il faut le faire totalement. Si je n'en fais pas, comment saura-t-on ce que je fais.


Mais tu dois avoir certainement des personnes qui te soutiennent en arrière ?
Non, je n'ai personne. J'ai peut-être des personnes qui me soutiennent moralement mais sur le plan financier, il n'y en a pas.


Pourquoi tu n'as pas pu t'imposer aux USA ?
C'est que ce n'est pas aussi facile qu'on le pense pour nous les mannequins africains. Il y a par exemple ces propositions indécentes qu'on vous fait et quand on n'y est pas habitué, c'est sûr que on n'arrivera pas loin.


Tu veux dire que tu en as été victime ?
Oui ! Bien sûr…


Mais tu devais en être prévenue ici quand même ?
Oui ! Mais même quand c'est le cas, ça choque. Vous vous voyez en possession des compétences requises et on vous demande quelque chose d'autre… Vous voyez que c'est choquant quand même !


Pourquoi les hommes ne sont pas présents dans tes collections ?
Je dirai que je ne suis pas encore prête pour eux. Pour l'instant, j'essaie de donner la priorité aux tailleurs pour femme et jeune fille. Mais je leur propose tout de même des vêtements très chics qui ne sont pas de ma collection.


Tu as déjà pensé à une politique dans la sous-région?
Non ! Pas vraiment. Je veux d'abord bien conquérir la clientèle d'ici après quoi, je penserai aux autres. Mais j'ai déjà des clientes au Bénin.



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